Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

16/10/2010

[TV Meme] Day 9. Best scene ever.

Ce jour du TV Meme est sans doute le plus difficile à trancher. Car il existe mille et une raisons différentes de mettre en lumière des dizaines de scènes toutes aussi magistrales, s'inscrivant dans des registres différents, mais provoquant ce même ressenti de frisson devant son petit écran, accompagnant le téléphage qui a pleinement conscience d'assister à un passage particulier de sa série, au cours duquel cette dernière l'emporte encore plus loin dans le travail et le soin qu'elle accorde à sa mise en scène.

J'aurais pu choisir des scènes pour leur intensité dramatique ou émotionnelle, pour le montage et la réalisation qui les subliment... Celle sur laquelle mon choix s'est finalement arrêté s'inscrit pleinement dans un mélange de cette lignée. Elle a de plus le bénéfice de l'ancienneté. Car elle est issue de la saison 1 d'une série qui a été ma première rencontre avec le câble américaine. Elle m'a ouvert des horizons téléphagiques dont j'ignorais l'existence avant elle. (Pour l'anecdote, c'est aussi la première série que j'ai pu suivre régulièrement en VOST via des VHS (oui, c'était un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître).)

sopranos.jpg

Au cours de cette première incursion, parmi tous les indices qui m'indiquaient que j'avais pénétré dans une autre dimension de la téléphagie, figurent des scènes admirables d'inspiration et de maîtrise, offrant au téléspectateur de vrais instants de jubilation devant son petit écran.

C'est notamment le cas de la scène que j'ai choisie. Elle conclut le sixième épisode de la saison 1, Pax Soprana. Dans la suite d'un grand hôtel, Junior est intronisé officiellement comme le nouveau chef de l'organisation, devant tous ses  lieutenants (capi) réunis. Tony porte alors un toast à l'avènement de son oncle. Et tandis que tous les capi lèvent leur verre en l'honneur de Junior, un serveur, portant une caméra, mitraille la scène de photos qui vont attérir directement aux bureaux du FBI dont l'étau fédéral continue de se resserrer sur les mafieux, scellant ainsi, dès les débuts, la fin du nouveau règne.

Porté par une musique fascinante, ce passage est un modèle de réussite de réalisation, soulignant, par une mise en scène hautement symbolique mais sachant rester sobre, toutes les ambiguïtés inhérentes à cet évènement. L'ambivalence de cette promotion orchestrée de Junior dont la précarité témoigne de la vanité. L'ambivalence des rapports, entre liens familiaux et ambitions personnelles, qu'entretiennent Tony et Junior.


Est-ce que cette scène n'est pas magistrale ?

The Sopranos - Saison 1, Episode 6 : Pax Soprana

09/10/2010

[TV Meme] Day 8. A show everyone should watch.

pushingdaisies.jpg

Pushing Daisies 

(2007 - 2009, ABC)

pushingdaisies2.jpg

Parce que, comme ça, le monde aurait peut-être plus de couleurs.

Parce que Pushing Daisies, c'est une sucrerie téléphagique délicieuse et à part, un bonbon acidulé qui vous entraîne dans la découverte de saveurs inconnues dont vous ne soupçonniez pas l'existence.
Parce que vos yeux brillants dégusteront avec gourmandise les décors et la photographie d'ensemble de la série, qui propose un univers visuel vraiment travaillé et abouti.
Parce que c'est une série colorée, chatoyante et attachante comme rarement votre petit écran en aura rencontré et qu'il est impossible de rester insensible à cette magie indéfinissable, se rapprochant de celle des contes de fées, qui en émane.
Parce que les dialogues admirablement ciselés vous confirment que vous êtes face à un joyau téléphagique.
Parce que Ned et Chuck sauront toucher et faire vibrer une fibre inconnue au plus profond de votre coeur qui vous laissera avec un petit sourire, mi-béât, mi-attendri, devant votre télévision.
Parce que la série saura faire naître en vous, emportée par une naïveté enthousiaste, un tourbillon d'émotions à chérir.
Parce que Pushing Daisies manie adroitement un art du surréalisme revendiqué et recherché qui rend son univers aussi confortable que chaleureux.
Parce que désormais, vous ne pourrez vous empêcher de pousser un soupir de tendresse lorsque vos yeux s'arrêteront sur une tarte, en songeant au Pie Maker.

Parce que cette gourmandise téléphagique est un des meilleurs remèdes contre les idées noires : elle est à consommer sans modération.

 

Souvenez-vous :


02/10/2010

[TV Meme] Day 7. Least favorite episode of your favorite tv show.

Le déroulement de The West Wing n'aura pas été un long fleuve tranquille, loin de là. Au-delà de quelques sauts qualitatifs, c'est notamment le départ d'Aaron Sorkin, en fin de saison 4, qui provoqua une phase transitoire débouchant sur une saison 5, hésistante, entre deux eaux. Le nouveau showrunner, John Wells, dut alors faire des choix narratifs qui conduisirent la série à progressivement évoluer et se transformer. Les deux dernières saisons furent différentes, mais trouvèrent cependant leur équilibre et une nouvelle jeunesse. Cependant, au fil de ces mutations chaotiques, il y eut quelques victimes collatérales. L'une d'elle fut, malheureusement, Toby Ziegler, dont je ne crois pas avoir jamais pardonné aux scénaristes pour cette forme d'exécution qu'ils firent subir au personnage en fin de saison 6 et début de saison 7...

twwc.jpg

The West Wing (A la Maison Blanche)
Episode 5, saison 7

Here Today

twwa.jpg

twwb.jpg

Quelque part, l'idée que Toby puisse organiser la fuite de l'information sur la navette militaire américaine m'a toujours semblé sonner extrêmement faux. Certes, l'histoire le touchait d'une certaine façon personnellement. Oui, il avait toujours su faire preuve d'une indépendance d'esprit assumée. Mais Toby était aussi un de ceux qui prenait le plus à coeur les obligations et les devoirs de sa fonction ; je me souviendrais toujours de sa réaction lorsque le président l'avait informé de sa maladie.

La déchéance du personnage ainsi organisée fut un vrai crève-coeur pour la fan que j'étais, exacerbé par la scène de confrontation finale que contient ce fameux épisode Hear today - et qui explique le fait qu'il ait été choisi aujourd'hui : Bartlet y refuse la démission de Toby afin de le renvoyer lui-même proprement et simplement. J'ai détesté le laïus d'un président en colère et ces paroles échangées entre les deux hommes qui, certes, ont toujours eu une relation compliquée, ne se comprenant pas toujours, mais dont les rapports restaient marqués par un profond respect l'un pour l'autre.

En voulant se séparer de certains personnages "réguliers" dont la présence ne s'imposait plus au vu de l'évolution prise par la série, c'est un personnage incontournable que les scénaristes ont trahi.

25/09/2010

[TV Meme] Day 6. Favorite episode of your favorite tv show.

Le choix est complexe, crève-coeur, voire confine à l'impossible. The West Wing (A la Maison Blanche) a pu proposer au cours de ses sept saisons nombre d'épisodes magistraux, sortant du lot, et présentant des tonalités très différentes. Il y eut du vrai drama se concentrant sur ses personnages, d'autres portant sur des thématiques fortes qui ne vous laissent pas insensibles, certains enfin à l'ambiance plus légère mais au contenu tout aussi dense.

Cependant il est un épisode que j'ai sans doute visionné plus que tout autre, dont j'ai encore tant de lignes de dialogues mémorables gravées en tête... Sans doute n'usurperait-il pas le titre un peu pompeux de "favorite episode".

celestialnavigationb.jpg

The West Wing (A la Maison Blanche)
Episode 15, saison 1

Celestial Navigation (Navigation céleste)

celestialnavigationc.jpg

celestialnavigationd.jpg

celestialnavigatione.jpg

Celestial Navigation est un épisode un peu à part, car jouant sans doute plus sur un fibre résolument légère que la moyenne de la série. Il suit l'engrenage infernal, "le cycle sans fin des mauvaises nouvelles", d'une "journée-type" à la Maison Blanche, à travers la narration de Josh lors d'une conférence devant des étudiants. Les couacs de communication s'enchaînent de façon presque burlesque par moment. Les moments cultes aussi, de la dévitalisation de dent de CJ à la conférence de presse mémorable de Josh, de son invention d'un plan secret pour lutter contre l'inflation à la tentative de navigation céleste par Sam, confondant une balise d'aéroport et l'étoile polaire, pour se repérer dans le Connecticut.

L'ambiance de cet épisode retranscrit parfaitement l'esprit d'origine de The West Wing ; une équipe soudée, pêchant parfois par un brin d'arrogance et d'inexpérience, mais n'ayant jamais froid aux yeux. Quand je revois cet épisode aujourd'hui, j'ai l'impression de retrouver une chaleur, une alchimie et un équilibre aussi précieux que fragile, qui créent une atmosphère dans laquelle c'est un plaisir de s'immerger. Oh, Celestial Navigation comporte aussi une thématique plus pesante en arrière-plan, celle de la discrimination raciale... Cette couleur de peau qui demeure, malheureusement, toujours pour certains la source d'une différence de traitement. C'est la secrétaire d'Etat qui s'emporte contre un républicain - dans une pure rhétorique politicienne -, mais c'est surtout le juge Roberto Mendoza, arrêté dans le Connecticut, supposément "pour conduite en état alcoolique", mais réellement, comme le dit si bien Sam, "pour conduite en état d'hispano-américain". Le dialogue final du juge avec Toby rappelle que The West Wing, c'est aussi un certain message véhiculé. En l'espèce, il n'est jamais inutile de répéter celui de cet épisode, surtout lorsque cela est présenté de façon aussi subtile et inspirée.

Celestial Navigation, c'est un de ces joyaux télévisuels, parfaitement ciselés. C'est l'alliance parfaite du divertissement - avec des moments qui vous font éclater de rire - et de thématiques plus lourdes et préoccupantes. C'est un cocktail détonnant, superbement dosé, qui marque.

Quelques extraits :

18/09/2010

[TV Meme] Day 5. A show you hate.

"Détester", voici un terme excessif qui apparaît bien disproportionné dans le cadre d'un sujet où le divertissement prime, celui des séries... Au mieux les fictions auxquelles je n'accroche pas me laissent dans une froide indifférence, au pire elles m'auront agacé à cause de l'heure que je leur aurais sacrifiées sur l'autel de ma téléphagie dévorante et d'une curiosité maladive. Mais aller jusqu'à détester une fiction, c'est un ressenti un peu trop démesuré pour une telle activité.

Cependant, en y réfléchissant bien, il y a bien des séries pour lesquelles j'éprouve une profonde aversion. Mais ce n'est pas tant pour leur contenu même, que pour tout ce qui les entoure. Il existe des tas de fictions, au potentiel de détestation beaucoup plus élevé, qui resteront dans les méandres d'un anonymat qu'elles méritent et qui ne susciteront donc jamais ce type de réaction. Mais celles qui engendrent un buzz important, dans le visionnage va être accompagné de certaines circonstances particulières, ces séries-là seront plus exposées à ce risque... "A show you hate", cela renvoie à ces fictions qui provoquent une forme de réaction épidermique, sans que l'on sache trop identifier l'origine.

desperatehousewives.jpg

Desperate Housewives
(2004-.., ABC)

 

Il est assez difficile d'expliquer rationnellement le pourquoi de ce choix. Desperate Housewives, actuellement, ce serait une série dont je n'aurais pas dépassé les deux ou trois premiers épisodes. Nous nous serions quittés sans rancune, dans l'indifférence générale, et je l'aurais vite oubliée, ne conservant en sourdine qu'un buzz lointain dans les médias. Malheureusement, ma rencontre avec cette série eut lieu en 2004-2005. A une époque où je me dis que je manquais sans doute encore de recul dans ma façon de vivre ma passion pour les séries. 

Devant le succès qui accompagna sa première saison, je m'étais naïvement persuadée qu'il était possible de percer les raisons de cet étrange engouement : un besoin de compréhension vaguement masochiste m'amena donc à persévérer... au-delà du raisonnable. Pour être franc, la question "qu'est-ce que le public peut bien trouver à Desperate Housewives ?" fut un des deux grands mystères de cette saison téléphagique 2004-2005 (L'autre grand mystère consistait à s'interroger sur le phénomène Lost. Je crois d'ailleurs que c'est cette saison-là qui consacra probablement mon divorce avec une certaine télévision américaine ; et comme ce désamour me prit un peu par surprise, cela explique aussi mon obstination sur le moment). 

Mes premières impressions sur Desperate Housewives n'avaient pas été très positives. Derrière son fil narratif tiré à quatre épingles, elle me semblait surtout excessivement creuse, un peu vaine et pas vraiment divertissante, proposant un portrait banlieusard étriqué d'un certain milieu qui ne suscitait en moi qu'une profonde envie d'ailleurs. Je n'aimais pas l'image renvoyée, je n'aimais pas la tonalité. Certains clichés m'horripilèrent. L'état d'esprit m'agaça. J'étais en plus insensible aux piques d'humour supposé de cette dramédie. Mon erreur fut de m'entêter et de poursuivre jusqu'au bout de la première saison... Mon seuil de tolérance avait été dépassé depuis bien longtemps lorsqu'elle se conclut. Si je reconnais que cette fiction ne mérite probablement pas le ressentiment que j'ai gardé à son encontre, l'effort que j'ai produit pour elle - et les débats stériles que j'ai pu avoir sur les forums - fait que j'en conserve une allergie tenace.

Pourtant, je lui suis reconnaissante sur un point. Son grand mérite a été de m'avoir fait mûrir téléphagiquement : elle m'a définitivement guéri de ce besoin naturel à tout téléphage socialisant qui est de vouloir "faire comme tout le monde". Grâce à elle, je me suis affranchie cette sourde inquiétude. Chacun ses affinités, et tout le monde se porte mieux. Il faut se faire une raison, je ne suis pas quelqu'un qui peut suivre une série sur le long terme juste pour une histoire de culture télévisuelle (même pour des monuments téléphagiques considérés comme incontournables), ou pour pouvoir ensuite donner son opinion "éclairée" (fut-elle négative). Forcer sa nature ne mène à rien, ce fut une leçon douloureuse, mais instructive.


Donc, sans rancune envers Desperate Housewives (il en fallait bien une qui m'apporte cette expérience)... si ce n'est que... non, je ne l'aime vraiment pas cette série ! (Même si je comprend bien, du moins sur un plan théorique, pourquoi elle a pu (et peut toujours ?) plaire.)